{Robert Hooke, l’un des premiers fabricants et utilisateurs de microscopes, publia, en 1665, une collection de dessins sous le titre Micrographia. Un de ces dessins représentait la structure microscopique d’une fine tranche de bois. La démarche descriptive qu’il empruntait, fondée sur la curiosité et l’observation, ne s’inquiétait alors pas d’une rupture possible entre Voir et Savoir. Dans Interno, on retrouve cette attitude consistant à se rapprocher, plus que d’ordinaire, d’un objet banal afin de lui accorder une attention aigüe. Des morceaux de bois se consument. De cette combustion, émergent des phénomènes sonores (des rythmes, des craquements) captés par des sondes acoustiques placées à l’intérieur du bois et des phénomènes de surface (des coulées, des scintillements) enregistrés par la caméra. De sorte que le domaine du Sonore ne coïncide qu’à de rares occasions avec le domaine du Visible.}
{Fabrice Pichat explore ce qu’il appelle des Contre-Hypothèses de Perception à partir de lieux, de matérialités, de temporalités ; que nous pourrions toujours rencontrer et éprouver différemment. Ses installations et ses vidéos interrogent les interactions entre les domaines du Tactile, du Visible et du Sonore et plus encore le rôle de la dissociation ou de la superposition de nos sens dans l’acte de percevoir. Après avoir obtenu son diplôme supérieur à l’Ecole d’Art d’Annecy, Fabrice Pichat a travaillé à Glasgow avant de s'installer en Belgique en 2007. Il a été résident chercheur à la Jan van Eyck Akademie (Maastricht) et au Pavillon Laboratoire de création du Palais de Tokyo. Son travail a été montré dans plusieurs institutions: Bozar à Bruxelles, Le Contemporary Art Center de Dallas, le Palais de Tokyo et la Fondation Ricard à Paris. Il a reçu le Prix du Palais des Beaux-Arts au Belgian Art Prize de 2013.}